Dossier pollution des morts : des solutions plus vertes

Les pays scandinaves se posent en pionnier du développement durable post mortem. Pour éviter que le corps ne soit consumé et que des gaz à effets de serre soient rejetés dans l’atmosphère, la Suédoise Susanne Wiigh-Mäsak a trouvé une solution, la « promession ». Chercheuse en biologie, elle est très sensible aux questions liées à l’environnement. Sa technique « propose une approche plus naturelle du passage de la vie à la mort », explique-t-elle sur son site. En quoi consiste ce procédé ? Le corps est plongé dans de l’azote liquide. Aussitôt, sa température chute brusquement et le corps devient dur et friable comme de la glace. Ensuite, il est placé dans un caisson à ultrasons. Un peu plus tard, le corps n’est qu’un tas de poussière. Les amalgames dentaires et les divers prothèses sont récupérés pour être recyclés. Le reste est placé dans une urne biodégradable et pourra servir de compost. Une façon symbolique de donner vie après sa mort. Mais cette technique est vraiment intéressante, uniquement si le corps n’est pas conservé avec du formol ou un autre produit toxique.

Une seconde vie

Bien sûr, cette technique n’est pas prête de voir le jour en France. En attendant, pour rattraper les dégâts causés par la crémation, les Français peuvent acheter une urne biodégradable un peu particulière. Peu répandu encore, ce produit est vendu aux Pompes Funèbres de la Liberté à Nice. Son responsable décrit l’objet conçu par les deux designers espagnols, Martin Ruiz de Azua et Gerard Moline : « Bios est en matière cartonnée et contient un petit réceptacle avec une graine et un peu de terre ». Les cendres du défunt, composées de calcium, sont censées nourrir la graine. Ainsi, le mort devient un arbre, une fois l’urne enterrée. La vie post-mortem a un prix : l’urne Bios coûte environ 130 €, auquel il faut rajouter le coût de la crémation, 430 € en France. Pour ceux qui rêvent de rejoindre le tumulte des vagues, la société qui commercialise Bios, Limbo Disseny, fabrique également une urne en pâte à sel qui se dissout dans l’eau. L’avantage de ce produit, c’est qu’il coule et évite que les cendres restent en suspension.

Aux États-Unis, sur le même principe que l’urne Bios, la graine est directement placée à l’intérieur du défunt qui sera ensuite inhumé dans un cercueil en carton alvéolé. En France, un Tourangeau, Thierry Domenget, a créé ses propres cercueils biodégradables non traités avec ce matériau. Pour le moment, peu de pompes funèbres les commercialisent. Il a réussi à convaincre qu’une seule entreprise parisienne.

Les cercueils doivent être biodégradables, totalement hermétiques et imperméables et faire au moins 22 mm d’épaisseur, afin d’éviter des risques d’infection. Malheureusement, le carton alvéolé n’étant pas totalement étanche, le Français devra se contenter d’une bière en sapin ou en chêne traité.

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