Les Français du Maroc votent le 7 juin

Dans la zone Afrique et Amérique, le Maroc forme une seule circonscription pour les élections des conseillers de l’assemblée des Français de l’étranger. Cinq conseillers parmi les 155 de l’AFE seront issus du Royaume. Pour les représenter, cinq listes ont été établies.

Pour la première fois, un parti politique se présente à ces élections au Maroc : la liste UMP, parti de Nicolas Sarkozy, est menée par Thierry Plantevin, un consultant de Rabat. Les autres sont toutes sans étiquette. Figure en tête de la liste Communauté Française du Maroc (CFM), le président du Cercle amical français de Casablanca, Wladimir Chostakoff d’origine tchèque, qui avait déjà été élu en 2003 et 1999. L’association démocratique des Français de l’étranger (ADFE) présente une liste dirigée par Bérangère El Anbassi, une puéricultrice de Marrakech. On retrouve cette année un ancien adversaire de M. Chostakoff, aux élections de 2003, le président de l’Union des Français de l’étranger à Casablanca, Guy Savéry, qui avait également obtenu un siège à l’AFE. La dernière n’est composée que de Marrackchis. La tête de liste, Maryvonne Grunberg, est une professeure d’histoire à la retraite et héritière d’un riad.
L’UFE et le CFM se situent à droite sur l’échiquier politique, tandis que l’ADFE est à gauche. D’ailleurs, les deux premières listes ont reçu le soutien de l’UMP, tandis que la troisième est soutenue par le Parti Socialiste et les Verts.

A quoi sert l’AFE ? Cette instance qui siège à Paris et présidée par le Ministre des Affaires Etrangères français élit tous les 6 ans les 12 sénateurs des Français établis hors de France. Les nouveaux seront élus en 2011. Tous les conseillers sont donc des sénateurs potentiels. Outre les 155 conseillers, 12 membres sont désignés en raison de leur compétence par le ministre des Affaires étrangères, pour une durée de 6 ans. Ils disposent au sein de l’AFE d’une voix consultative. Conseillers, sénateurs et désignés informent Paris en rédigeant des rapports sur l’état des mesures à prendre pour garantir aux Français expatriés les mêmes droits que ceux vivant en France, dans les milieux des affaires culturelles et de l’enseignement, des affaires sociales, des finances et des affaires économiques, des lois, et de l’Union européenne. Il existe une commission pour chacun de ces cinq domaines. L’AFE se réunit généralement deux fois par an. À partir de 2012, les Français établis hors de France seront également représentés par 11 députés. Le Maroc devrait faire partie d’une circonscription composée des pays du grand Maghreb.

Même si les élections des conseillers de l’AFE ne concernent que les pays étrangers à la France, seuls les citoyens de nationalité française peuvent figurer sur une liste. C’est la seule condition requise. Les listes doivent être équitablement partagées entre hommes et femmes (n°1 excepté) et sont composées de 7 candidats pour les petites ou de 15 pour les plus grandes.
Sur les cinq listes établies pour le Maroc, figurent des Franco-Marocains, mais peu occupent des places éligibles. Compte tenu du type de suffrage (proportionnelle), de l’important nombre de listes par rapport au nombre de sièges, la seule Franco-Marocaine susceptible d’occuper un poste de conseillère à l’AFE est Khadija Doukali Tahiri, numéro 2 de la liste UMP et ex-présidente de la fédération des industries de la mer à la CGEM.

Pourtant, toutes les grandes listes sans exception présentent trois Franco-Marocains. Ce choix n’est pas que symbolique : c’est un acte de séduction de la part des candidats, car 60 % des inscrits sur les listes électorales sont des « binationaux ». Et cette année, 25055 sont enregistrés aux consulats français du Maroc pour ces élections : c’est 30 % de plus qu’en 2003. Dans ces élections où l’abstention est souvent très forte, s’ils exprimaient leur voie, ils pourraient faire basculer la balance envers une des grandes listes pour la place de numéro 2. UMP, CFM, UFE sont quasiment sûrs d’avoir au moins un élu. L’ADFE représentée dans tous les pays et seule liste de gauche pourrait également tirer son épingle du jeu. Il reste donc un siège à attribuer : il est peu probable que la liste de Marrakech l’emporte, car elle n’a pas de portée nationale. Qui fera la différence ? Réponse le 7 juin 2009.

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