Alors que l’enquête était au point mort, une lettre pourrait avoir une importance capitale. Avec ce document, l’accusation décidera si Katia Lherbier et Mme Van Kempen étaient seulement colocataires ou formaient un couple. La lettre permettrait de donner un mobile au double meurtre. Mais même cette thèse est fragile. La rencontre entre Katia Lherbier et Géraldine Giraud a lieu en septembre 2004, et coïncide avec le déménagement de la première. Est-il pour autant imaginable que Marie-Christine Van Kempen, mue par le dépit amoureux et un insubmersible désir de vengeance, ait organisé le meurtre en quelques semaines ? Les avocats de la professeure de chant chercheront probablement à minimiser l’importance de cette lettre, qui est la seule pièce l’impliquant à nouveau dans le double meurtre. Mais les enquêteurs sont convaincus que les deux femmes ont été assassinées dans la cave de Marie-Christine Van Kempen. Reste la question de l’argent, dans l’hypothèse « du complot ». La vie modeste de la professeure de chant à Sens ne lui permettait pas de payer un homme de main. Le maigre butin des cartes bleues non plus.
Par Yves Junger
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