Laurent Seksik

Ecrivain non pressé

Laurent Seksik, 44 ans, partage sa vie entre l’écriture et la radiologie.

« J’ai toujours voulu être écrivain », déclare Laurent Seksik. Ses voeux de petit enfant ont été exaucés. Ecrivain journaliste, écrivain médecin, écrivain tout court et bientôt écrivain scénariste pour l’adaptation au cinéma de son roman « la folle histoire » par Pascal Elbé, Laurent Seksik essaie toujours de se renouveler. Sa devise ? « La vie est un long apprentissage. » Le « multi-professionnel » ne bulle pas, les orteils aux soleils, dans une pirogue sur un long fleuve tranquille.

Laurent Seksik concilie sa vie artistique et son « vrai métier », la radiologie. Lors d’une pause déjeuner ou chez lui, entre les pleurnicheries de ses enfants, l’homme trouve le temps d’écrire. « Il me faut plusieurs jours pour construire une page : j’ai le souci du travail bien fait. » L’écrivain a tiré les leçons l’échec de l’envoi de son premier manuscrit aux éditions Jean-Claude Lattès. Son premier roman a connu quinze versions différentes avant d’être publié. Persévérance est le maître mot de Laurent Seksik.

Même si pour l’instant, ses oeuvres ont un tirage plutôt confidentiel, (« la folle histoire » s ‘est vendu à 2500 exemplaires), Laurent Seksik se réjouit des retours de ses lecteurs. « Lorsque quelqu’un se reconnaît dans mes livres, je me dis que j’ai atteint mon but. » En tant qu’ancien chroniqueur littéraire, l’écrivain connaît le pouvoir destructeur des mots des critiques. « Un roman est une maison qu’on construit au fur et à mesure. » Il suffit qu’on s’attaque aux fondations et tout s’écroule. « Un journaliste du Figaro m’a injurié dans un de ses papiers. C’est atroce ! »
Critique devenu écrivain à son tour critiqué, Laurent Seksik joue au jeu de l’arroseur arrosé. Lorsqu’il est devenu journaliste, il dément avoir été « pistonné » mais reconnaît que « certaines rencontres accélèrent les chances de recrutement ». L’homme a fait longtemps figure de disciple de Franz-Olivier Giesbert, jusqu’au jour où le « maître » a été également remercié. Grâce à F.O.G, Laurent Seksik a gravi progressivement les marches de la gloire. Critique littéraire pour Le Point, chroniqueur sur France Inter, producteur d’une émission consacrée aux livres sur I Télé, puis rédacteur en chef du Figaro Etudiant, tous ses anciens patrons l’ont gentiment « viré ».

« Pas assez rapide », « pas assez autoritaire », « trop bordélique et individualiste », Laurent Seksik ne correspond plus à l’image des animateurs d’aujourd’hui. Le temps du « Masque et la plume » et « Apostrophes » est révolu. Aujourd’hui, les émissions culturelles ressemblent de plus en plus à des combats de coqs où le public applaudit les prises de bec. « Les rédacteurs en chef vous demandent de choisir un camp, pour ou contre, sans même que vous ayez lu le livre présenté ».

Monde « trop superficiel et violent », la télévision d’aujourd’hui n’attire plus le bonhomme au long nez et aux sourcils épais. Le miroir dans lequel il aimait se voir a été brisé par ses anciens patrons. Il est trop tard pour recoller les morceaux.

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