« Third » de Portishead : plaisir masochiste

Onze ans que les fans attendaient ce moment avec impatience. Les mélodies de Portishead résonnent encore dans leur tête. Après l’album éponyme et « Dummy », le groupe anglais originaire de Bristol revient avec un troisième album, sobrement intitulé « Third ». Une pochette digne des précédentes, très épurée. Juste un fond bleu vert superposé d’un P blanc qui se confond avec un 3. Si l’emballage ne brille pas par son originalité, il interpelle l’auditeur par son côté mystérieux et le plonge dans un autre monde. Un monde obscur, oppressant, dont il ne ressortira pas indemne. Les premières notes de l’album confirme cette impression de mal-être ambiant. Des percussions résonnent, accompagnées d’une basse sourde et de notes de guitare stridentes. Deux minutes plus tard, se fait entendre la voix inquiétante de Beth Gibbons, mélange entre sirène et fantôme. « Did you know when you lost, did you know when I wanted ? ». A qui s’adresse-t-elle ? L’auditeur ne sait pas. En quête de réponses, son seul moyen est de se frayer un chemin dans les méandres de ce disque hanté.

Portishead revient, mais n’est plus la machine à tubes des années 90. Finie l’époque de « Glory Box » (« Give me a reason to love you ») ou de « Roads » qui paraissaient presque joyeux par rapport au contenu du nouvel album. Le groupe n’a pas changé de composition entre temps, mais s’est imprégné de ce qui s’est fait de mieux dans le genre. L’influence des derniers Radiohead ou Aphex Twin est très perceptible sur « Third ». Comme eux, Portishead s’amuse à torturer ses instruments et à bidouiller les sons électroniques pour en faire ressortir tous leurs cris…de douleur, de préférence.

Portishead, « Third » (Barclay), 11 titres, 50’06 »

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